Les Sacrements Contractuels
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Le Mariage
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Le Mariage, tout le monde ne le sait pas, est un sacrement que les
époux se donnent entre eux. Le prêtre ne fait que bénir
et assurer l'administration. "C'est un contrat par lequel un homme et
une femme se donnent mutuellement le droit exclusif et perpétuel
aux actes nécessaires à la procréation des enfants
et aux secours de la vie commune".
"Le but du mariage est la procréation. En conséquence
les personnes physiquement inaptes "ad copulam" ne peuvent se marier."
"La fin secondaire du mariage est l'aide mutuelle des époux
et l'apaisement de la concupiscence".
Le mariage est indissoluble. Toutefois il y a des exceptions. Par exemple
en cas d'impuissance, même relative (c'est à dire si l'impuissance
ne se manifeste qu'avec une personne.) En cas de non consommation. En cas
de non-consentement. Au cas ou l'un des époux aurait tué
son conjoint précédent pour s'en libérer , etc. Ou
encore, si l'une des parties, dans son for intérieur, était
résolue à ne pas avoir d'enfants ou à ne pas respecter
l'esprit du mariage au moment de l'union (certaine princesse s'en est sorti
comme ça). Surtout, le privilège Paulin, prescrit par St
Paul, permet à un catéchumène de se libérer
de sa femme infidèle pour épouser une bonne catholique. Seule
condition: que l'infidèle, dûment adjurée, refuse de
se convertir.
Il faut être baptisé, il vaut mieux être confirmé
et confessé mais on peut s'en passer. Le mariage doit être
annoncé par des bans. Toutefois, s'il y a une partie non catholique,
il n'y aura pas de bans, et s'il y en a deux, on se demande ce qu'elles
font là. De toutes façons, il y a problème si une
partie est non-catholique. Il faut demander une autorisation au Pape, qui
se fera tirer l'oreille "si l'infidèle est juif ou musulman". Une
fois mariés, l'Eglise va s'intéresser à la pratique
conjugale des heureux époux qui prétendent se confesser.
"La pollutio feminae (orgasme de la femme, décrit en
latin de cuisine par le joli pollutio) ... ne constitue pas un élément
essentiel de l'acte conjugal".
Le canon nous apprend qu'il arrive que la femme n'éprouve pas
de satisfaction complète, bien que l'acte ait été
normal et achevé. Ceci explique que son jus ad plenam voluptatem
aille au delà de son jus ad corpus. (je recopie textuellement,
le mélange latin/français est de règle lorsque le
sujet est scabreux.)
A la rubrique 'actes defectueux', nous trouvons:
-
copula dimidiata, effusio seminis cum vagina partialiter tantum penetratur
: péché véniel sauf si l'intention est d'empêcher
la procréation, alors péché mortel.
-
effusio ad os vaginae: péché mortel.
En traduisant un peu de latin, on découvre que la femme (naïve)
qui se retient d'avoir une pollutio en croyant que ça inhibera
les spermatozoïdes commet un péché mortel. De façon
générale, l'onanisme (au sens biblique, pas au sens commun),
est proscrit.
Je vous épargne tempore fluxux menstrui, tempore praegnationis
et post partum. Il y a aussi des règles sur l'endroit, et
sur de copulae duratione, de copularum frequentia, de vestitu. Le
prêtre sait tout sur plenarum voluptatum simultaneitate, actus
ordinarii et actus extraordinarii. Les simples témoignages
d'affection, les privautés intimes et la moralité des actes
imparfaits (au sens de non terminés, évidemment, qu'alliez
vous penser, terminé voulant dire potentiellement fécondant.)
L'Ordination
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L'ordination est le sacrement qui par exemple d'un homme normal fait
un prêtre. En fait on parle aussi d'ordination pour les diacres,
évêques et quelques autres catégories de sous-prêtres,
mais le seul ordre qui engendre vraiment un contrat définitif est
celui de la prêtrise. Avant, on peut reculer, après de toutes
façons, c'est foutu.
Le prêtre a la puissance de donner les sacrements, sauf l'ordination
que peut donner seulement un évêque. Rappelons qu'un évêque
peut en ordonner un autre. Il doit demander la permission au Pape,
mais s'il passe outre il est excommunié mais reste évêque
et son ordonné itou.
Tout le monde sait qu'il faut être célibataire pour être
prêtre, et tout le monde se trompe. Il s'agit d'un simple usage sur
lequel le Vatican fait une fixation. Mais les apôtres étaient
certainement mariés. Paul, dans son épître à
Philémon, lui recommande son fils engendré quand j'étais
dans les chaînes,... autrefois inutile mais maintenant utile
(il s'agit toutefois d'un fils spirituel et on ne demandera pas ce qu'est
devenue la mère.) Ceci donne tout son sens à l'expression
fils d'archévêque.
Beaucoup de papes ont été mariés aussi, et les
prêtres ont pu le faire pendant un bon millénaire.
Pour mieux se cacher, les prêtres et évêques dans
le bloc de l'Est et en Chine ont été autorisés à
se marier également, c'est du moins la version officielle. Le Vatican
a quelques problèmes à les réintégrer aujourd'hui,
spécialement les évêques.
Toutefois certaines branches de l'Eglise Catholique de rite orthodoxe
ont des prêtres mariés aujourd'hui. Il s'agit de communautés
arrachées à l'Eglise Orthodoxe à la suite de savantes
tractations politiques, et qui ont conservé le droit de pratiquer
l'essentiel du rite orthodoxe tout en étant catholiques.
De même, lorsque l'Eglise Anglicane a décidé de
consacrer des femmes, des dizaines de prêtres anglicans ont fui vers
la religion catholique, nul ne saurait les blâmer. Le problème,
c'est qu'ils étaient mariés, et validement prêtres
aux yeux de l'Eglise, puisque ordonnés par des évêques
schismatiques, certes, mais exhibant une filiation épiscopale en
bonne et due forme (voir paragraphe 'apostolique' sur les dogmes a propos
de l'Eglise). Le Vatican a donc intégré ces prêtres
anglicans et anglais, dans l'administration et sous la tutelle d'un évêque
oriental de rite orthodoxe. Tout est en règle.
Néanmoins cette régularisation n'ira pas jusqu'à
effacer le scandale de cet évêque anglais qui a fait un enfant
à une femme pour partir avec une autre. Comme disait le Canard Enchaîné,
le Pape devrait être content : il n'a pas mis de préservatif,
au moins.
Si vous devenez veuf, vous pouvez sans problème devenir prêtre.
De même, mariés et vieillissant, vous pouvez d'un commun accord
avec votre femme entrer tous deux en religion chacun de son côté.
L'Eglise pousse le sadisme jusqu'à interdire aux impuissants
d'être prêtre. Quelques autres interdictions : un juge qui
aurait prononcé une peine de mort, les bourreaux (alors que l'Eglise
se refuse à condamner la peine de mort.)
Pour être ordonné, il faut
avoir l'âge canonique (24 ans pour un prêtre. L'âge canonique
de la bonne du curé, c'est 40 ans, exceptions possibles pour la
soeur.) Comment en sort-on? On n'en sort jamais. Toutefois, il suffisait
d'insister un peu sous Paul VI pour être relevé de ses voeux
et rendu à la vie civile. Avec Jean-Paul II, c'est devenu à
peu près impossible. Comme les prêtres ont aussi une vie sociale,
des parents et des amis en général catholiques, ils craignent
le scandale et donc le nombre de prêtres qui défroquent a
considérablement diminué, ce qui est présenté
comme un des signes de la renaissance de la foi due à Jean-Paul
II.
Un prêtre rendu à la vie civile et relevé de ses
voeux peut se marier et est libéré de ses obligations sacerdotales.
Il reste cependant prêtre au cas où (cas habituels de naufrage,
île déserte, péril de mort, etc. Les rédacteurs
du droit canons devaient avoir Robinson Crusoë sur leur table de nuit.)
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